Acerca de

Passer le maximum de temps avec lui, m'asseoir et l'écouter parler avec passion, le chahuter et me moquer de lui, taper sur la table lorsque je ne suis pas d'accord avec lui, veiller sur lui parce que je porte le nom de sa mère Bissè Beugré Phox Amélie, lui tenir la main quand il n’est pas bien.

" Michou ma mich, ma chérie, ma fille, mon amour "

Depuis que nous sommes entrés en 2023, je savais au fond de moi que c'était pour bientôt, mais je demandais à Jésus encore du temps, dans mes prières je disais Seigneur laisse lui encore un sursis.

Mon cœur est en peine, je suis meurtrie, mais mon âme béni l'Eternel, je suis restée avec lui à ses côtés jusqu'à la fin et jusqu'à la fin il a gardé sa joie contagieuse et ses taquineries.  Il savait très bien nous rouler dans la farine pour ne jamais être vraiment sérieux.

Il était fatigué, ce n'est pas facile d'avoir été cet homme debout, devenir un assisté sur tous les plans, et être impuissant face à certaines situations.

Lorsque je m'absentais sur de longues périodes il n'était pas tranquille : "ma fille tu reviens quand, ne me laisse pas, il faut que tu rentres"

 

Je suis restée tous les jours avec lui, je l’ai aidé à se lever quand il avait du mal, il m'appelait :" ma fille s'il te plaît tu peux venir, je n'arrive pas à me lever de mon lit" et moi je ne sais pas d'où me venait cette force pour le soulever, je puisais au fond de moi.

 

Il prenait goût à lire ce que j'écrivais même si c'était long ( la 1ère vidéo le montre lisant ma nouvelle intitulée le clin d'œil).

Avec fierté, il a lu mon premier recueil de nouvelles, il m'a regardé et dit " je suis épaté, c'est incroyable ce que tu fais".  Il avait certainement oublié que lorsque je devais choisir mon cycle supérieur il avait dit " tu seras un jour  journaliste ou écrivain".

 

Quand un proche nous quitte, nous sommes remplis de remords et de regrets, nous réalisons ce que nous aurions pu faire ou dû faire. Si je devais vous prodiguer un conseil, ce serait de profiter du maximum de temps avec vos proches, c’est de leur manifester votre amour, si vous êtes croyant c’est de les aider à être connectés à Dieu.

 

J’ai capturé chaque instant, même lorsqu’il était sur son dernier lit d’hôpital, pendant que je le chahutais, pendant qu’il dormait, pendant que nous descendions faire des examens.

Toutes les vidéos de lui, savourant ma cuisine, rigolant, dansant, jouant avec ses petits enfants ou encore pendant que je l’embêtais.

 

 

Je pourrais lister plusieurs anecdotes de ce genre, cependant je vous en ferai l’économie.

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Ne croyez pas que je sois égoïste en ne partageant pas d'anecdotes avec mes 5 petites sœurs et petit frère, ces pages présentent nos rapports à tous les deux, il avait une relation particulière et privilégiée avec chacun de ses 6 enfants, ce qui ressort le plus chez nous tous : les fous-rires et les taquineries.

Dans d'autres familles, ou même au regard de ceux qui nous fréquentaient pas beaucoup, ne serions taxés de personnes malpolies et pourtant lorsqu'il s'agissait de rire ou de plaisanter papa savait très bien se mettre à notre niveau, il se foutait complètement de ce que pouvaient penser les autres de ce type de relation.

Papa avait le don de nous "micher", lorsqu'on essayer de parler de choses sérieuses, soit il se mettait à chanter, soit il se répondait aux abonnés absents.

 

Avec beaucoup de recul, même si je ne fais que répéter la même chose, je réalise que Dieu a voulu mettre une pause sur mes projets personnels afin que je puisse bénéficier de ces moments très précieux et d’une richesse inestimable à ses côtés. Afin que je puisse, lui transmettre ma foi et l’espérance en Dieu, en lui remontant le moral.

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Il n'était pas parfait, il n'était pas un saint, il a pu commettre et il a commis des injustices, des erreurs, mais sa générosité, sa simplicité et bonne humeur légendaire prenaient le dessus sur tout.

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Une personne telle que lui, qui a toujours été autonome, qui se retrouve être assisté pour le restant de ses jours a maintes et maintes fois baissé les bras, il n’avait plus envie de se battre, il était démoralisé et fatigué parfois.

Il m’a fallu être présente même lorsque j’avais planifié d’autres activités. Il y avait des moments où je ressentais au fond de moi qu’il me fallait lui mettre de vieux films hilarants, il était tout heureux de revoir ces classiques.

Quand je tombai sur des vidéos drôles, je lui faisais voir et il les remettait en boucle, rien que pour pouvoir rire assez longtemps.

 

Ne pensez pas que ces personnes soient un poids, ou un obstacle, elles sont un véritable canal de sagesse et de bénédiction. Elles ont besoin de votre amour, de votre chaleur, de votre présence, rien de plus.